Instants d’un futur qui traverse le pont du présent

 

VII – Les présences… qu’on invente

Il y a des ombres de soleil sur la route.
Dans mon espoir
Le vent
Agite
Quelque part
Les volets usés d’attentes closes.
L’oubli n’a pu s’asseoir sur les rives de l’Indus
Aux portes de Lahore.
Si tu sais écouter l’infini
Tu pourras entendre
Au fond de la nuit
Chevaucher
Alexandre
Avec les doux visages de Gandhara
Et le fleuve te racontera ses amours
Dans les jardins
Secrets
Des 99 coupoles des noms d’Allah
Où j’ai cru t’entrevoir
Tant de fois
Parmi les iris
Et les lis
Et sous l’arbre du désir
Et dans le chagrin du vent qui court tout seul
Et dans les chants inventés par les soirs de jadis. Mais les yeux étaient absents
Et les banians immenses m’ont vu me perdre
Dans les 99 printemps de tes promesses
Où chantent les paons de l’enfance
Et les portes qui s’ouvrent
Et le rire du silence
Malgré les hivers
Malgré les étés
Malgré toutes les présences
…Qu’on invente.

Juin 1995